Développement des compétences interculturelles

Ce volet est consacré à la mise en place de projets et programmes nécessaires pour que les intervenant.e.s de divers secteurs acquièrent progressivement les compétences interculturelles pertinentes à leurs activités, tout en empruntant une approche adaptée aux réalités sectorielles pour favoriser leur autonomie plutôt que le besoin récurrent de formations externes.

Le contexte

Ce projet, émanant de la volonté du gouvernement du Québec de mieux répondre aux besoins d’une population de plus en plus culturellement diversifiée, vise le renforcement des compétences interculturelles des professionnels, gestionnaires et intervenants de diverses institutions du secteur public au Québec.

Dans une société diversifiée comme la nôtre, l’acquisition de compétences interculturelles permet de renforcer les liens de confiance et de solidarité entre des personnes de diverses origines, facilite la communication dans un espace de partage culturel et permet l'accès à l'enrichissement que constitue la diversité ethnoculturelle. Ces compétences sont aussi devenues une nécessité pour éviter que les pratiques des institutions publiques créent de nouvelles incompréhensions, de nouvelles tensions, voire de nouvelles exclusions sur la base d’identités ethnoculturelles. Le manque de compétences interculturelles augmente les risques d'erreurs et peut ainsi contribuer à accroître le coût des interventions publiques. Cela peut même fragiliser la confiance des citoyens et des citoyennes à l’égard des institutions publiques.

Le projet

Le PDCI consiste à concevoir, élaborer, mettre en place et réaliser les projets et programmes nécessaires pour que les professionnels, les gestionnaires et les intervenants de divers secteurs acquièrent progressivement les compétences interculturelles pertinentes à leurs activités. Il constitue le premier pas d'une démarche plus large visant à combler des lacunes majeures en ces matières au Québec, notamment en ce qui a trait à l'absence de pédagogies plus adaptées aux réalités sectorielles permettant l'autonomie des professionnels plutôt que le besoin récurrent de formations externes.

Le PDCI cherche donc le renforcement des compétences interculturelles des professionnels, gestionnaires et intervenants de diverses institutions du secteur public au Québec en développant des méthodes d’apprentissage adaptées à leur milieu professionnel, de sorte qu’elles puissent devenir autonomes et qu’elles possèdent l’expertise à l’interne. Le PDCI est un projet à long terme, divisé en trois phases :

Cueillette d’information et analyse des besoins.
Réalisation des projets pilotes de développement des compétences sous la méthode des cercles d’apprentissage.
Prise en charge et appropriation graduelle d’une démarche de développement des compétences interculturelles s’inspirant du projet-pilote réalisé et propre à l’organisation.

La première phase a permis d’identifier les besoins et les conditions nécessaires à la réalisation des projets pilotes. Les publics cibles ont été identifiés en concertation avec le MIFI. La région métropolitaine comprenant Montréal, Laval et Longueuil a été ciblée pour la forte concentration de personnes issues de la diversité ethnoculturelle qu’elles desservent. Les professions du secteur public qui ont des rapports soutenus avec la population (ambulanciers, bibliothécaires, policiers, pompiers premiers répondants, agents des bureaux de Services Québec) ont été approchées afin de participer à la démarche. Grâce à l’encadrement scientifique de l’Université TÉLUQ, plusieurs groupes de discussion ont été tenus, permettant de faire le bilan des besoins sectoriels en matière de compétences interculturelles et subséquemment, d’établir une stratégie pédagogique pour le développement professionnel continu des compétences interculturelles.

La deuxième phase du projet met de l’avant une approche basée sur l’apprentissage et le développement de compétences interculturelles à partir des expériences et situations vécues sur le terrain. Loin des enseignements magistraux, la formule choisie propose des cercles d’apprentissage formés par une quinzaine de professionnels souhaitant enrichir leur compréhension de certains enjeux liés aux relations interculturelles afin de devenir des références en la matière au sein de leur organisation respective. Les cercles d’apprentissage sont coanimés par un ou des représentants des participants et deux personnes-ressources du GEDCIQ, de sorte que le contenu des rencontres soit déterminé à la lumière des expériences et réalités du terrain.

Les cercles d’apprentissage tels que pratiqués dans le Projet de développement des compétences interculturelles du GEDCIQ allient la discussion et les échanges à certaines activités de formalisation des enseignements pour optimiser l’expérience d’apprentissage des participants. Les cercles sont conçus pour s’adapter aux contextes particuliers et aux exigences des milieux dans lesquels ils sont appliqués. Cette flexibilité leur permet de respecter les contraintes et les exigences des différents milieux et offre aux participants la possibilité de décider des paramètres de fonctionnement de ce lieu (nombre de rencontres, la durée de chaque rencontre, la fréquence, le lieu, etc.).

Par des échanges et des dialogues structurants, les professionnels, les gestionnaires et les intervenants de divers secteurs d’une même institution se rencontrent, apprennent les uns des autres et acquièrent progressivement les compétences interculturelles pertinentes à leurs activités. Cet espace de confiance où chacun se sent à l’aise pour poser ses questions, partager ses connaissances et créer des liens de confiance est un espace qui peut prendre plusieurs formes et peut durer aussi longtemps que les participants le souhaitent.

De nombreux projets de co-apprentissage et de développement des compétences interculturelles ont été réalisés jusqu’à présent. Des équipes ont été constituées pour assurer le passage de la phase 2 à la phase 3 du projet, c’est-à-dire pour assurer l’implantation graduelle d’une démarche autonome de développement des compétences interculturelles au sein de l’organisation.

La troisième phase, quant à elle, sert à garantir la transition de la phase 2 à la phase 3. L’équipe du GEDCIQ travaille de manière étroite avec des représentants des institutions partenaires participantes au Projet (comités de pilotage) pour (1) rendre-compte de l’évolution du projet-pilote à des fins d’analyse et d’évaluation et (2) disposer des meilleures stratégies pour assurer la prise en charge graduelle du développement et renforcement des compétences interculturelles et cela, en accord à la culture organisationnelle de chaque institution partenaire. Également, par le biais des techniques de coanimation, le Projet permet que les participants acquièrent de manière graduelle les connaissances et les habiletés nécessaires pour animer d’autres cercles d’apprentissages par la suite.

Le GEDCIQ, avec son équipe d’expertes, offre – dans la phase 3 – et, selon les besoins, une « formation de formateurs » visant à renforcer le leadership des professionnels des institutions partenaires désignés ou intéressés à poursuivre l’animation d’autres cercles de développement des compétences interculturelles.

Ce projet s’inscrit donc dans une démarche continue, ambitieuse, mais aussi complexe, parce qu'elle se situe dans les réalités propres à chacun des secteurs. À terme, elle permettra de doter le Québec d'institutions et de professionnels aussi efficaces que solidaires dans le contexte d'une diversité ethnoculturelle croissante.